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Le mystère des photos disparue

et le nouvel Olympus

Par ce beau dimanche ensoleillé, nous sommes invités à partager un repas de famille chez mes parents. Je dois avouer que je suis tout particulièrement excité d’y aller car mon Papa m’a trouvé LA perle rare – j’exagère un peu – sur une foire photo. Je l’avais missionné pour me dénicher un Olympus OM-1 car cet appareil est très réputé et que c’était assez drôle juste au moment de la sortie du nouvel appareil photo d’OM System qui porte le nom de cette ancienne gloire.

La légende veut qu’Olympus ait sorti le « M-1 » en juillet 1972 mais aurait été obligé de le renommer en « OM-1 » à la suite d’un différend avec Leica qui avait également un appareil nommé « M-1 » sorti en 1959.

J’ai donc missionné mon père pour m’en trouver un exemplaire en bon état et à moindre coût. Il en a repéré un mais il lui est passé sous le nez car j’ai raté son appel … Malgré cet échec, il m’a déniché un magnifique Olympus OM-2. Cet appareil est sorti en 1975 et présente les mêmes dimensions que l’OM-1, il présente également une innovation au niveau de la cellule permettant de calculer l’exposition de la pose. Comme le Praktica, l’OM-2 est équipé d’un objectif interchangeable de 50mm ouvrant à f/1.8 de série.

Bon, il est vrai que mon père avait bien fait monter la sauce à grands coups de « Il est vraiment beau » répétés et appuyés. Par ailleurs pour terminer de planter le décor, mon papa semblait avoir très envie de ressortir sa cuve à développement ainsi que ses produits, ce qui n’était pas pour me déplaire !

La pellicule périmée

Maintenant que vous avez le contexte, passons aux choses sérieuses, j’arrive donc chez mes parents et je découvre la bête. C’est vrai qu’il est « vraiment beau » avec ses chromes, sa bandoulière d’origine, il faut avouer qu’il a fière allure !

N’y tenant plus, mon père me propose de faire une pellicule dans la journée et d’essayer de le développer en fin d’après-midi. Défi relevé ! Ni une, ni deux, il est parti farfouiller dans ses affaires et est revenu avec une pellicule Kodak 400TX Tri-X 135 36 poses, périmée depuis 2006 !!!

Je la charge dans la bête et je commence à shooter à tout va. 36 poses c’est peu mais il faut les faire bien quand même ! Je termine le film avec une photo de famille à la fin de la balade dominicale, l’OM-2 posé sur une pierre, calé autant que possible. Le retardateur se déclenche, la dernière photo est prise, il n’y plus qu’à rembobiner et rentrer rapidement pour développer tout ça.

Le développement

La pellicule est rembobinée, déchargée, elle n’attend plus que d’être traitée. Avant de se lancer, il faut s’entrainer car la cartouche doit être ouverte dans le noir et le film qu’elle contient doit être enroulé sur une spire toujours dans le noir complet, la lumière rouge n’est pas acceptable à cette étape. Cette spire est ensuite placée dans la cuve de développement qui est refermée hermétiquement. C’est seulement une fois ces étapes réalisées que l’on peut retourner à la lumière pour traiter le film.

De l’entrainement donc, car la cartouche n’est pas simple à ouvrir et que les spires sont une vraie galère à manipuler à la lumière alors dans le noir complet …

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Pas évident tout de même

Après plusieurs essais, j’y arrive enfin sans trop de mal, nous décidons de passer à la pellicule faite dans la journée. On s’enferme dans le noir, je me coupe avec la cartouche en l’ouvrant et on galère un peu à enrouler le film sur la spire mais nous ressortons avec le film dans la cuve fermée ! Ouf !

La suite des opérations réside en un peu de chimie pour diluer les produits révélateur et fixateur dans la bonne quantité d’eau et les porter à température ambiante.

La suprise !

Le révélateur est introduit dans la cuve de développement, on agite pendant plusieurs minutes le temps que le produit fasse effet. Ce temps varie en fonction des films, de leur sensibilité et du résultat attendu.

On vide la cuve, on rince et on introduit le fixateur qui va stopper la réaction et permettre de sortir le film à la lumière. Comme précédemment, on agite pendant plusieurs minutes. On vide, on rince, on rince et on rince encore.

A partir de maintenant on peut sortir le film de la cuve et admirer le résultat. C’est l’heure tant attendu du résultat de tout ce travail artistique, chimique et acrobatique dans le noir. On ouvre donc la cuve, on sort la spire et on déroule le film.

Et … SURPRISE !!! Le film est entièrement transparent. Stupeur, consternation …

On se gratte la tête, on essaye de comprendre ce que l’on a mal fait. L’appareil fonctionne-t ’il correctement ? On teste, pas de souci de ce côté-là. Est-ce que la pellicule n’était pas trop vieille ? Peut-être mais ça serait surprenant d’avoir un tel résultat.

Finalement, nous arrivons à une conclusion, les produits devaient être trop vieux, le film étant complètement transparent, même au niveau des encoches, cela serait le signe d’un révélateur périmé.

Envolées les 36 photos de famille, nous n’aurons jamais le résultat … Mais c’était une expérience très sympathique qu’il faudra retenter bientôt !

Crédit photo de couverture : JB Charrat